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à l'initiative du président de la république, le gouvernement engage un grand débat national permettant à toutes et tous de débattre de questions essentielles pour les français. la phase de participation du grand débat est terminée 1 932 884 contributions 10 452 réunions locales 16 000 cahiers citoyens 10 000 courriers et courriels reçus la lettre du président de la république aux français emmanuel macron président de la république chères françaises, chers français, mes chers compatriotes, dans une période d'interrogations et d'incertitudes comme celle que nous traversons, nous devons nous rappeler qui nous sommes. la france n'est pas un pays comme les autres. le sens des injustices y est plus vif qu'ailleurs. l'exigence d'entraide et de solidarité plus forte. chez nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraités. chez nous, un grand nombre de citoyens paie un impôt sur le revenu, parfois lourd, qui réduit les inégalités. chez nous, l'éducation, la santé, la sécurité, la justice sont accessibles à tous indépendamment de la situation et de la fortune. les aléas de la vie, comme le chômage, peuvent être surmontés, grâce à l'effort partagé par tous. c'est pourquoi la france est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus égalitaires. c'est aussi une des plus libres, puisque chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d'opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie. et chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays, dans la conception des lois, dans les grandes décisions à prendre. chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c'est tout cela, la nation française. comment ne pas éprouver la fierté d’être français ? je sais, bien sûr, que certains d’entre nous sont aujourd’hui insatisfaits ou en colère. parce que les impôts sont pour eux trop élevés, les services publics trop éloignés, parce que les salaires sont trop faibles pour que certains puissent vivre dignement du fruit de leur travail, parce que notre pays n’offre pas les mêmes chances de réussir selon le lieu ou la famille d’où l’on vient. tous voudraient un pays plus prospère et une société plus juste. cette ambition, je la partage. la société que nous voulons est une société dans laquelle pour réussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais d’effort et de travail. en france, mais aussi en europe et dans le monde, non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble ont gagné les esprits. il nous faut y répondre par des idées claires. mais il y a pour cela une condition : n’accepter aucune forme de violence. je n’accepte pas la pression et l’insulte, par exemple sur les élus du peuple, je n’accepte pas la mise en accusation générale, par exemple des médias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires. si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait ! afin que les espérances dominent les peurs, il est nécessaire et légitime que nous nous reposions ensemble les grandes questions de notre avenir. c’est pourquoi j’ai proposé et je lance aujourd’hui un grand débat national qui se déroulera jusqu’au 15 mars prochain . depuis quelques semaines, des maires ont ouvert leurs mairies pour que vous puissiez y exprimer vos attentes. j’ai eu de premiers retours que j’ai pu prendre en compte. nous allons désormais entrer dans une phase plus ample et vous pourrez participer à des débats près de chez vous ou vous exprimer sur internet pour faire valoir vos propositions et vos idées. dans l’hexagone, outre-mer et auprès des français résidant à l’étranger. dans les villages, les bourgs, les quartiers, à l’initiative des maires, des élus, des responsables associatifs, ou de simples citoyens… dans les assemblées parlementaires comme régionales ou départementales. les maires auront un rôle essentiel car ils sont vos élus et donc l’intermédiaire légitime de l’expression des citoyens. pour moi, il n’y a pas de questions interdites. nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre. et peut-être découvrirons-nous que nous pouvons tomber d’accord, majoritairement, au-delà de nos préférences, plus souvent qu’on ne le croit. je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle. je pense toujours qu’il faut rendre à la france sa prospérité pour qu’elle puisse être généreuse, car l’un va avec l’autre. je pense toujours que la lutte contre le chômage doit être notre grande priorité, et que l’emploi se crée avant tout dans les entreprises, qu’il faut donc leur donner les moyens de se développer. je pense toujours que nous devons rebâtir une souveraineté industrielle, numérique et agricole et pour cela investir dans les savoirs et la recherche. je pense toujours qu’il faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové pour mieux protéger les français et réduire les inégalités à la racine. je pense toujours que l’épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement. nous devons inventer un projet productif, social, éducatif, environnemental et européen nouveau, plus juste et plus efficace. sur ces grandes orientations, ma détermination n’a pas changé. mais je pense aussi que de ce débat peut sortir une clarification de notre projet national et européen, de nouvelles manières d’envisager l’avenir, de nouvelles idées. à ce débat, je souhaite que le plus grand nombre de français, le plus grand nombre d’entre nous, puisse participer. ce débat devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines. c’est pourquoi, avec le gouvernement, nous avons retenu quatre grands thèmes qui couvrent beaucoup des grands enjeux de la nation : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’état et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté. sur chacun de ces thèmes, des propositions, des questions sont d’ores et déjà exprimées. je souhaite en formuler quelques-unes qui n’épuisent pas le débat mais me semblent au cœur de nos interrogations. le premier sujet porte sur nos impôts, nos dépenses et l’action publique. . l’impôt est au cœur de notre solidarité nationale. c’est lui qui finance nos services publics. il vient rémunérer les professeurs, pompiers, policiers, militaires, magistrats, infirmières et tous les fonctionnaires qui œuvrent à votre service. il permet de verser aux plus fragiles des prestations sociales mais aussi de financer certains grands projets d’avenir, notre recherche, notre culture, ou d’entretenir nos infrastructures. c’est aussi l’impôt qui permet de régler les intérêts de la dette très importante que notre pays a contractée au fil du temps. mais l’impôt, lorsqu’il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi et de la croissance. et il prive les travailleurs du fruit de leurs efforts. nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage. elles viennent d’être votées et commencent à peine à livrer leurs effets. le parlement les évaluera de manière transparente et avec le recul indispensable. nous devons en revanche nous interroger pour aller plus loin. comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique. quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ? faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? à l’inverse, voyez-vous d